Les années jeunesse:
J'ai passé mon permis moto à 17 ans. Pas question pour moi de rouler" en caisse". Mon père avait eu une moto dans les années 50 et ma mère la conduisait. C'est juste une 125 , la moto classique des ouvriers de l'époque, mais cela a dû aider.
J'étais interne dans un lycée technique à 200 kms de chez moi et j'ai appris durant l'année scolaire dans une moto école locale sur une 350 Honda bicylindres.
Je ne me souviens pas du code mais l'examen pratique est gravé dans ma mémoire:
Convocation sur le parking du stade local . Il pleut à seau et je n'ai d'autre équipement que le casque de la moto école et une veste de treillis prêtée par un copain.
Je fais sans problème le huit demandé par l'inspecteur puis il me demande de sortir du parking, tourner à gauche sur la rue qui longe le stade, aller jusqu'au bout et revenir.
Lui, il ma attendu sur le parking!
Peu importe, j'ai eu mon permis du premier coup...
Un permis moto toutes cylindrées sans aucune restriction à 17 ans! Le rêve pour certains, la mort pour d'autres.
Ma première moto a été une 125 Honda K5 verte. Elle a passé l'année de terminale au lycée avec moi . J'y avais des potes en 125 Honda K4, 125 Yam, 125 CZ et 175 Yam trail. La horde sauvage!
J'ai acheté mes premières bottes marquées "Osaka, Lanvin, Toulon". Les fermetures éclairs ont été remplacées, les semelles sont plutôt lisses mais je les ais toujours dans un placard.
J'ai été champion de descente du col d'Ibardin au Pays Basque (le col d'Ibardin est réputé pour ses commerces espagnols où l'on trouve de tout, dont cigarettes et alcool ,moins cher qu'en France). Il y a prescription mais les copains m'ont accusé de m'être dopé au col avant d'entamer cette descente.
C'est à cette période que j'ai vu mon premier side soviétique sur un parking. Cette image subliminale me poursuivra jusqu'à ce que mon fils m'emmène aux Millevaches à Meymac. Fallait pas y aller, maintenant j'en ai un...
A 18 ans j'ai préféré aller bosser plutôt que de continuer les études. Comme la ville importante était à 30 kms de chez nous j'ai obtenu d'avoir une moto plus "puissante" pour faire le trajet sans encombre.
Ce fut une T 350 Suzuki bleue.
J'en garde de bons souvenir car c'était un 2 temps nerveux avec lequel j'ai gratté plusieurs grosses cylindrées en ville lors du passage des feux verts quand nous allions au Bol d'Or au Mans. Nous campions au camping du Houx.
J'ai aussi les affiches de 2 Bols d'Or ( avec le billet d'entrée s'il vous plait...) mais je n'ose plus les déplier pour faire des photos.
Juste pour le fun et le souvenir: une photo pas top montrant les baraques à frites avec le steack frites à un peu plus d'1 euro.
Cette moto avait certes quelques défauts:
- Un éclairage lamentable.
- Un frein avant double came particulier: rien à redire sur le sec mais sous la pluie ça freinait peu puis ça freinait un peu plus et soudain ça pouvait bloquer. Gaffe!!
Les concentres régionales étaient bien sympa elles aussi. Dire qu'on a dormi dans le bâtiment administratif de Ricard à Bordeaux!
Certains ont fait un feu de camp avec les palettes neuves sur la jolie pelouse. Ca n'a pas beaucoup plu à Ricard...
Les magazines moto parlaient de cette moto et j'ai voulu vérifier les performances annoncées: je sais maintenant que quand on pousse la moto dans ses retranchements la réserve d'essence est ridicule et que la consommation est de 15 litres / 100! Donc panne sèche sur le pont de la seule petite portion d'autoroute du coin... Un motard s'arrête (si, si! ce n'est pas un mythe, autrefois les motard s'arrêtaient) et part avec mon billet de 100 francs. Il a mis pas mal de temps à revenir avec un bidon de 2 litres et toute la monnaie. Aujourd'hui je ne sais pas si je filerais un billet à un motard inconnu (sauf un side-cariste bien sûr...).
En 1975 il était facile de trouver du travail et fin juillet j'ai commencé à faire le tour des entreprises avec la hardiesse de mes 20 ans.
Dès la première matinée un patron m'a annoncé :"Demain matin à l'usine". C'était à 50 kms de chez moi et j'y allais en moto. Heureusement que je n'avais plus la 125.
C'était une grosse usine de préfabrication lourde pour le bâtiment et, malgré mon inexpérience, je ne devais pas être si mauvais puisque je suis resté 11 ans dans cette entreprise.
J'y ai assez vite évolué et la nécessité de porter des dossiers et d'avoir du matériel à disposition m'a obligé à passer mon permis voiture.